Le samedi 8 mars 2008 à 11h00 au MK2 Bibliothèque
(128-162 av. de France 75013 Paris, M° Bibliothèque F. Mitterrand)
Invité : Michel Boujut, critique, essayiste et romancier,
auteur de La vie de Marie-Thérèse qui bifurqua quand sa passion pour le jazz prit une forme excessive, Rivages-Noirs, 2008
Projection suivie d'une séance dédicace à la librairie du MK2 Bibliothèque (à 13h30) :
THE LAST WALTZ de Martin Scorcese (1978)
avec The Band, Bob Dylan, Eric Clapton, Neil Young, Joni Mitchell, Neil Diamond, Emmylou Harris, Van Morrison, Ron Wood, Muddy Waters, The Staples,
Ringo Starr, Dr John, Ronnie Hawkins, Paul Butterfield
Le 25 novembre 1976, jour du Thanksgiving, le groupe de rock The Band donne un ultime concert à San Francisco. A l’intérieur du Winterland, une patinoire transformée en salle de concert, The Band et une vingtaine d’invités prestigieux, vont donner un concert de près de sept heures ! A l’apogée de leur art, ces musiciens vont marquer, par cet événement, la fin d’une époque. Bob Dylan, Eric Clapton, Neil Young et les autres vont se succéder sur scène devant un public enthousiaste. Contacté par Robbie Robertson, leader du groupe The Band, Martin Scorcese va immortaliser cet événement en y employant tous ses talents de réalisateur ainsi que les plus grands noms d’Hollywood. Sous l’œil de sa caméra, l’événement se transformera en film culte, témoin d’une génération et de l’histoire culturelle des Etats Unis.
La formation du groupe The Band remonte à 1958, lorsque Ronnie Hawkins monte son groupe de rock nommé « Ronnie Hawkins and the Hawks » en Arkansas avec Levon Helm. Au fil des petites tournées, le groupe va se compléter avec l’arrivée de Rick Danko, bassiste, Richard Manuel, piano et voix, Robbie Robertson et Garth Hudson. Le groupe se produit surtout au Canada où il est l’équivalent local d’Elvis Presley.En 1963, Ronnie Hawkins quitte le groupe et les musiciens restant font la connaissance de Bob Dylan dont ils deviennent les musiciens. Le style du groupe est alors un Rock & Roll fortement teinté de Rythm 'n' Blues. Ils resteront avec Dylan jusqu’en 1965 et le suivront même à Woodstock. Après une séparation d’avec Bob Dylan, les cinq musiciens forment enfin leur groupe sous le simple nom de « The Band ». Ils sortent leur premier album, « Music From Big Pink » sous ce nom en 1968, avec en couverture de la pochette un dessin par Bob Dylan. Mélangeant folk, gospel, blues, R&B, classique et rock & roll, cet album attire immédiatement l’attention de la critique, puis du public.Les albums vont alors se suivre à un bon rythme et la popularité du groupe va exploser. De 1968 à 1975, The Band sera aussi populaire que les Beatles ou les Rolling Stones. Ils iront de tournée en tournée, avec de brefs arrêts dans les studios pour enregistrer de nouveaux titres. Parmi leurs plus grand succès, il y aura la chanson « Up on Cripple Creek » qui fait l’ouverture de « The Last Waltz » et qui se classera dans le top 30. L’autre grand succès sera « The Night They Drove Ol’ Dixie Down » qui passera régulièrement à la radio durant cette période. En 1973, The Band se joint à nouveau à Bob Dylan pour l’album « Planet Waves » qui sera suivi d’une longue tournée. Ce sera un tournant pour le groupe qui succombera aux pires travers du rock : sexe et drogue. A partir de là, ce sera la traversée du désert jusqu’à la fin 1975. Un come back sera assuré par l’album « Northern Lights – Southern Cross», fin 1975, mais la cohésion du groupe commence à faiblir. Certains membres du groupe commencent une carrière solo. Le groupe en a également assez des tournées incessantes. En 1976 sortira une dernière compilation et ce sera la dernière tournée qui se terminera le 25 novembre de la même année à Los Angeles pour un ultime concert : The Last Waltz. Pour ce concert qu’ils prévoyaient exeptionnel, The Band invite de nombreux musiciens et chanteurs qu’ils avaient croisés dans leur carrière. Et pour que l’événement ne s’oublie pas à la fin de la soirée, ils font appel à l’un de leur fan : Martin Scorsese.
Lorsqu’il est contacté par Robbie Robertson, Martin Scorsese est déjà en train de tourner un film. Mais il sent qu’il est là devant une occasion unique et dès le départ, il a l’intuition qu’il tournera là une page de l’histoire du rock. Il va s’entourer des plus grands spécialistes d’Hollywood : Michael Chapman, Vilmos Zsigmond, Laszlo Kovacs…Il décide de prendre ce concert comme un film normal. Son équipe commence alors à mettre en place un décor qui ressemblera à une salle d’opéra dans ce qui n’est au départ qu’une patinoire. Plusieurs tours sont construites pour les caméras. Un script extrêmement précis est mis en place, au mot près, pour les musiciens comme pour les caméras. Scorsese sait qu’il n’aura pas le droit de crier « cut » et qu’une grande partie du montage doit se faire avant même de filmer. C’est aussi à ce moment qu’il décide de quasiment éclipser le public pour se concentrer exclusivement sur les musiciens et les chanteurs. Il veut percevoir chacune de leurs émotions et retranscrire leurs moindres regards. Techniquement, l’affaire n’est pas simple, car il faut prendre en compte les changements de bandes et les éventuelles pannes de caméras. Scorsese sait qu’il ratera sûrement quelques perles, surtout sur un concert de plus de six heures. Il arrivera tout de même à sauver les moments cruciaux, comme l’interprétation de « Mannish Boy » avec Muddy Waters. Au moment où les musiciens commencent cette chanson, une seule caméra est en train de filmer de côté : par chance son opérateur ne l’avait pas éteinte pour l’entracte prévue, alors que c’était le cas de toutes les autres. Scorsese fera remettre ses autres caméras en route en catastrophe, certain d’avoir manqué le début de la chanson. Il aura une heureuse surprise lors du développement, quelques jours plus tard. Une fois le concert terminé, Martin Scorsese propose à The Band d’aller plus loin que le « simple » concert. Il organise des interviews avec le groupe pour que les spectateurs puissent comprendre le pourquoi de cet événement. Il arrive même à convaincre le groupe de se réunir pour refaire certaines chansons majeures qui lui avaient échappé lors du concert. On retrouvera ces chansons à la fin du film. Après le film, le concert sortira également sous la forme d’un triple album. Le groupe ne disparaîtra d’ailleurs pas totalement avec ce concert et vivotera jusqu’à la mort de Rick Danko en décembre 1999.
La vie de Marie-Thérèse qui bifurqua quand sa passion pour le jazz prit une forme excessive, Michel Boujut, Rivages-Noirs, 2008
Tout part d'une photo, découpée en 1959 dans Sud-Ouest et retrouvée quarante-cinq ans plus tard entre les pages d'un polar de Goodis.Une jeune femme y apparaît aux côtés du bluesman Big Bill Broonzy. La légende est bien dans l'esprit du temps : " Coïncidence ? Marie-Thérèse Désormeaux bifurqua dans la vie à partir du moment où sa passion pour le jazz prit une forme excessive. " Dérapage qui la mènera en une de détective avec une autre légende : " J'étais une chatte sur un toit brûlant. " Fasciné par ces photos, Michel Boujut enquête à Toulouse sur le fait divers sanglant auquel a été mêlée Marie-Thérèse, croisant en chemin quelques figures de contemporains qu'il ne s'attendait pas à trouver là.Entre fiction et réalité, ce " roman-vérité " en noir et blanc raconte le destin contrarié d'une héroïne sous influence, à l'époque où le jazz, en plein essor, était encore considéré comme " la musique du bas-ventre ". Dans une prose lumineuse et sensible, l'auteur reconstitue le mécanisme d'un engrenage et d'un procès. Révélateurs des tabous et des hypocrisies d'une époque.
Tout part d'une photo, découpée en 1959 dans Sud-Ouest et retrouvée quarante-cinq ans plus tard entre les pages d'un polar de Goodis.Une jeune femme y apparaît aux côtés du bluesman Big Bill Broonzy. La légende est bien dans l'esprit du temps : " Coïncidence ? Marie-Thérèse Désormeaux bifurqua dans la vie à partir du moment où sa passion pour le jazz prit une forme excessive. " Dérapage qui la mènera en une de détective avec une autre légende : " J'étais une chatte sur un toit brûlant. " Fasciné par ces photos, Michel Boujut enquête à Toulouse sur le fait divers sanglant auquel a été mêlée Marie-Thérèse, croisant en chemin quelques figures de contemporains qu'il ne s'attendait pas à trouver là.Entre fiction et réalité, ce " roman-vérité " en noir et blanc raconte le destin contrarié d'une héroïne sous influence, à l'époque où le jazz, en plein essor, était encore considéré comme " la musique du bas-ventre ". Dans une prose lumineuse et sensible, l'auteur reconstitue le mécanisme d'un engrenage et d'un procès. Révélateurs des tabous et des hypocrisies d'une époque.
1 commentaire:
un petit sujet à propos de "the last waltz"
http://myspacetv.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&videoid=3306723
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