Le texte ci-après est extrait d'une contribution de Gilles Pidard à paraître en septembre 2007 dans l'ouvrage collectif La Télévision des Trente Glorieuses, culture, politique, société (1945-1975), dir. par Evelyne Cohen et Marie-Françoise Lévy, CNRS Editions.
" Bonjour, c'est Pop 2..."
C'est par cette phrase rituelle prononcée par Patrice Blanc-Francard que démarre invariablement chaque numéro de cette émission qui demeurera la plus remarquable de toutes celles consacrées au rock, tant par sa durée (d'avril 1970 à décembre 1973) que par la qualité et la diversité des musiciens présentés.
Produite par Maurice Dumay, ancien chef des programmes d'Europe 1, réalisée principalement par Claude Ventura [1]qui exercera également la fonction de producteur.
Patrice Blanc-Francard, animateur de Pop 2, débute comme preneur de son à France Inter, puis devient assistant et programmateur musical au Pop Club en 1969, et le reste jusqu'en 1973. Simultanément critique de jazz et conseiller artistique d'un éditeur de disques, il collabore aussi à Rock & Folk. Après le Pop Club, il coproduit avec Claude Villers "Pas de panique" dès octobre 1973 et produit lui-même "Cool" avec Bernard Lenoir (autre transfuge du Pop Club), émission destinée à refléter l'émergence de la disco et de la soul music. Avec le même, il crée Souvenir Souvenir qui propose en 1974 de diffuser des "vieux" tubes de rock et de pop. Puis ce sera Bananas consacrée aux musiques tropicales, pendant deux ans. Il fait plusieurs émissions autres émissions avec Claude Villers (Marche ou rêve) et de 1982 à 1986, il est adjoint au directeur de France Inter pour les programmes musicaux, puis directeur des programmes d'Europe 1 (1988-95). Il se consacre ensuite à la production audiovisuelle du groupe. Il est actuellement vice-président de Disney Télévision France.
La première de Pop 2 a lieu le 30 avril 1970 avec la diffusion d'un concert de Soft Machine enregistré le mois précédent au Théâtre de la Musique de Paris. José Artur est venu parrainer l'émission, mais Patrice Blanc-Francard restera l'unique présentateur par la suite.
Programmée tous les quinze jours sur la 2ème chaîne[2], l'émission démarre toujours par une séquence filmée dans un endroit insolite (usine désaffectée, voie de chemin de fer, périphérique, etc) au cours de laquelle Blanc-Francard annonce le programme, suit une séquence relativement courte qui peut être soit un document acheté à une chaîne étrangère, soit un extrait de concert filmé par l'ORTF, puis c'est la revue de presse, critique de disques, annonce des concerts à venir, un court reportage (portrait d'un dessinateur de BD, interviews des membres d'Actuel ou d'un libraire à propos de la contre-culture), chaque séquence étant souvent émaillée par des photos et annoncée par un banc-titre, clin d'oeil à Cinq colonnes à la une. La dernière partie (la plus longue, de 20 à 30 minutes) reste consacrée au concert filmé principalement à la Taverne de l'Olympia et au Bataclan à Paris et entrecoupé de dialogues avec les musiciens.
Comme pour Tous en scène, les caméras investissent la scène, multiplient les contre-jours (plans fameux de guitaristes sur halo lumineux), pratiquent de longs plans-séquences, mais le travail au montage reste important.
La liste des artistes proposés par Pop 2 reflète parfaitement l'éclectisme des goûts musicaux de leurs auteurs (de Zappa à Pink Floyd en passant par Rory Gallagher, Family, Jean-Luc Ponty, Magma, Zoo, Poco, Velvet Underground). Maurice Dumay s'explique sur les choix de l'équipe: " La Pop music dite de recherche est évidemment la plus intéressante, mais il faut aussi tenir compte des impératifs tels que la venue de vedettes en France. Le fait qu'elles nous donnent ou non l'autorisation de les filmer et enfin le cachet qu'elles nous demandent."[3] La presse d'alors se félicite " que la télévision française ait accepté de programmer une émission 100 % pop. A l'heure où l'on a fait tout ce qu'il était possible pour boycotter le Festival d'Aix; à l'heure où la TV elle-même refuse à Dumay l'autorisation de filmer le Festival d'Aix(...)".[4]
L'hebdomadaire Pop Music se réjouit du succès de l'émission et annonce fièrement en une "Vers une télé pop (…) : le déplacement de "Pop 2", devenu hebdomadaire et ce à une heure d'écoute beaucoup plus forte _ le samedi à 18h30 _ est un fait marquant dans la politique récente de l'ORTF. Il semble tout à coup que la Pop Music se soit démocratisée. Après le patient travail d'Albert Raisner étiré sur des années, la victoire (c'en est une) remportée par "Pop 2" est capitale. A la suite de cette émission, devenue émission-pilote, et devant le succès qu'elle a rencontré, nous verrons dans les mois prochains de plus en plus de vedettes pop à l'ORTF (...)."[5]
[1] D'autres réalisateurs feront également leurs armes : Michel Hermant , assistant d'Averty; Michel Pamart qui travaillera sur Bande à part, La vie filmée et Cinéma, cinémas; Pierre Desfons.
[2] Les concerts des Moody Blues (The lost performance live in Paris'70, Inspire Music, 2004) et des Four Tops (Kultur, 2004) sont disponibles en DVD.
[3] "A la T.V. tout n'est pas perdu pour la pop", Clark Kent dans Pop Music, 20/8/1970
[4] Pop Music, op. cit.
[5] n° 29 du 15/10/1970.
C'est par cette phrase rituelle prononcée par Patrice Blanc-Francard que démarre invariablement chaque numéro de cette émission qui demeurera la plus remarquable de toutes celles consacrées au rock, tant par sa durée (d'avril 1970 à décembre 1973) que par la qualité et la diversité des musiciens présentés.
Produite par Maurice Dumay, ancien chef des programmes d'Europe 1, réalisée principalement par Claude Ventura [1]qui exercera également la fonction de producteur.
Patrice Blanc-Francard, animateur de Pop 2, débute comme preneur de son à France Inter, puis devient assistant et programmateur musical au Pop Club en 1969, et le reste jusqu'en 1973. Simultanément critique de jazz et conseiller artistique d'un éditeur de disques, il collabore aussi à Rock & Folk. Après le Pop Club, il coproduit avec Claude Villers "Pas de panique" dès octobre 1973 et produit lui-même "Cool" avec Bernard Lenoir (autre transfuge du Pop Club), émission destinée à refléter l'émergence de la disco et de la soul music. Avec le même, il crée Souvenir Souvenir qui propose en 1974 de diffuser des "vieux" tubes de rock et de pop. Puis ce sera Bananas consacrée aux musiques tropicales, pendant deux ans. Il fait plusieurs émissions autres émissions avec Claude Villers (Marche ou rêve) et de 1982 à 1986, il est adjoint au directeur de France Inter pour les programmes musicaux, puis directeur des programmes d'Europe 1 (1988-95). Il se consacre ensuite à la production audiovisuelle du groupe. Il est actuellement vice-président de Disney Télévision France.
La première de Pop 2 a lieu le 30 avril 1970 avec la diffusion d'un concert de Soft Machine enregistré le mois précédent au Théâtre de la Musique de Paris. José Artur est venu parrainer l'émission, mais Patrice Blanc-Francard restera l'unique présentateur par la suite.
Programmée tous les quinze jours sur la 2ème chaîne[2], l'émission démarre toujours par une séquence filmée dans un endroit insolite (usine désaffectée, voie de chemin de fer, périphérique, etc) au cours de laquelle Blanc-Francard annonce le programme, suit une séquence relativement courte qui peut être soit un document acheté à une chaîne étrangère, soit un extrait de concert filmé par l'ORTF, puis c'est la revue de presse, critique de disques, annonce des concerts à venir, un court reportage (portrait d'un dessinateur de BD, interviews des membres d'Actuel ou d'un libraire à propos de la contre-culture), chaque séquence étant souvent émaillée par des photos et annoncée par un banc-titre, clin d'oeil à Cinq colonnes à la une. La dernière partie (la plus longue, de 20 à 30 minutes) reste consacrée au concert filmé principalement à la Taverne de l'Olympia et au Bataclan à Paris et entrecoupé de dialogues avec les musiciens.
Comme pour Tous en scène, les caméras investissent la scène, multiplient les contre-jours (plans fameux de guitaristes sur halo lumineux), pratiquent de longs plans-séquences, mais le travail au montage reste important.
La liste des artistes proposés par Pop 2 reflète parfaitement l'éclectisme des goûts musicaux de leurs auteurs (de Zappa à Pink Floyd en passant par Rory Gallagher, Family, Jean-Luc Ponty, Magma, Zoo, Poco, Velvet Underground). Maurice Dumay s'explique sur les choix de l'équipe: " La Pop music dite de recherche est évidemment la plus intéressante, mais il faut aussi tenir compte des impératifs tels que la venue de vedettes en France. Le fait qu'elles nous donnent ou non l'autorisation de les filmer et enfin le cachet qu'elles nous demandent."[3] La presse d'alors se félicite " que la télévision française ait accepté de programmer une émission 100 % pop. A l'heure où l'on a fait tout ce qu'il était possible pour boycotter le Festival d'Aix; à l'heure où la TV elle-même refuse à Dumay l'autorisation de filmer le Festival d'Aix(...)".[4]
L'hebdomadaire Pop Music se réjouit du succès de l'émission et annonce fièrement en une "Vers une télé pop (…) : le déplacement de "Pop 2", devenu hebdomadaire et ce à une heure d'écoute beaucoup plus forte _ le samedi à 18h30 _ est un fait marquant dans la politique récente de l'ORTF. Il semble tout à coup que la Pop Music se soit démocratisée. Après le patient travail d'Albert Raisner étiré sur des années, la victoire (c'en est une) remportée par "Pop 2" est capitale. A la suite de cette émission, devenue émission-pilote, et devant le succès qu'elle a rencontré, nous verrons dans les mois prochains de plus en plus de vedettes pop à l'ORTF (...)."[5]
[1] D'autres réalisateurs feront également leurs armes : Michel Hermant , assistant d'Averty; Michel Pamart qui travaillera sur Bande à part, La vie filmée et Cinéma, cinémas; Pierre Desfons.
[2] Les concerts des Moody Blues (The lost performance live in Paris'70, Inspire Music, 2004) et des Four Tops (Kultur, 2004) sont disponibles en DVD.
[3] "A la T.V. tout n'est pas perdu pour la pop", Clark Kent dans Pop Music, 20/8/1970
[4] Pop Music, op. cit.
[5] n° 29 du 15/10/1970.
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